Vampirex a écrit:
BAR83 a écrit:
Vampirex a écrit:
Je ne sais pas si l’on peu parler de progrès (...)Cordialement.
Mon cher Vampire incassable. En postant mon message, je SAVAIS que tu allais réagir.
Je suis tout à fait d'accord avec ton analyse. Je vais même plus loin que toi en ne faisant pas les réserves que tu émets sur le trop d'électronique. Le Progrès est en marche et rien ne peut l'arrêter. Et si on fait un bilan avantages/inconvénients, il est certain que les avantages l'emportent. Parfait.
Mais. Mais en dehors de la satisfaction intellectuelle de savoir que le mélange air-essence est réglé en temps réel au micro poil de mouche, je voudrais bien savoir quel est l'avantage concret quotidien que le Bar 83 de base retire du système. Sauf à être emmerdé parce que "check engine" s'allume quand il ne devrait pas. Sauf à dépendre d'une mystérieuse "valise" dont je ne comprends pas le fonctionnement (celui qui s'en sert non plus, d'ailleurs). Sauf à payer des factures de remplacement de pièces magiques dont le prix fait supposer qu'il a fallu affronter une armée de dragons pour se les procurer.
Où sont la fiabilité et l'économie annoncées à l'extérieur ? "Vous allez voir, l'électronique c'est plus solide que la mécanique, y'a pas de pièces en mouvement". Alors pourquoi ça tombe en panne ? "Et puis, les composants sont pas cher". Alors pourquoi chaque fois ça me coûte un œil ?
Bon, j'arrête.
Alors là tu soulèves un vrai problème et je ne suis pas sur d’avoir toutes les réponses. Tu poses indirectement le problème du commerce en général, en effet nous avons tous appris à l’école ce qu’était un prix de revient et un prix de vente et avons appliqué ça pendant de nombreuses années. Maintenant fi de tout ça, le prix de vente n’a plus de relation mécanique avec le prix de revient : le bon prix de vente est celui que le marché peut absorber, et là tu mets le doigt sur la raison principale des couts quasi astronomiques des pièces automobile. Je crois déjà avoir cité le cas de mon débitmètre sur mon V8 qui coutait (je cite de tête, donc approximatif) moins de 500€ il y à 4 ans et qui maintenant vaut plus de 1600€, et quand on sait ce qu’il y a dans un débitmètre, c’est un scandale, mais on peut toujours le dire sauf que si l’on en a besoin il faut passer à la caisse. Car l’électronique ne coute pas cher, regardez les petit jeux, les APN de base et autres téléphones qui s’adressent à une autre clientèle bien sur les Iphone's sensés s'adresser à une clientèle plus aisée coutent 600$ alors qu'ils reviennent à quelques dizaines de $ à fabriquer, par contre l’automobile c’est autre chose…
Un autre phénomène qui commence à s’atténuer mais n’est pas complètement résolu, c’est que les ennemis structurels de l’électronique sont les grandes variations de températures et les vibrations et bien entendu l’humidité pour la connectique et là dans une voiture, on est servi (je parle même pas d’une Mog). Tout ça s’améliore mais lentement alors chez Morgan c’est un autre monde.
Je n’évoquerais pas non plus la qualité des composants car il pourrait être fait en sorte qu’il n’y ait plus aucune panne.
La fameuse valise est aussi une « couillonnerie », il serait très facile aujourd’hui d’afficher en clair au tableau de bord un diagnostic en cas d’anomalie détectée (ça viendra peut-être), mais pour le moment on va direct à la case garage et là on est quand même là pour gagner sa vie. Connecter la prise, démarrer le bousin (et tout et tout) prends au moins une demi heure et plus généralement bouffe 1h de MO, ceci correspond à au moins 1h de facturation (de 50€ à 200€ - j’ai pas vu plus, mais ça peut exister). Et là on a toujours rien fait, si l’incident est enregistré on a juste la conséquence et pas l’origine : c’est l’arbre qui cache la forêt car autant l’électronique de fonctionnement est performante, autant celle de gestion est fruste ce qui complique bien sur, la vie des mécanos. À noter que pour le prix d’un passage à la valise, on peut s’acheter un scanneur OBD2 et le faire soit même. Attention ce n’est pas la même chose que les valises constructeurs, ça permet de lire la mémoire de défauts, d’éteindre le MIL et de présenter un certain nombre de données disponibles dans le protocole OBD2.
Justement, un autre sujet qui fâche c’est le métier de mécano qui nécessitait des connaissances et une formation conséquente de plusieurs années avant d’être pleinement opérationnel. Ces métiers ont tellement changé en très peu de temps que beaucoup sont un peu paumés. Les anciens sont très réticents devant cette vague d’immatérialisme et pour les nouveaux une fois qu’on a diagnostiqué, il faut réparer et là c’est une autre paire de manches. Les couts de MO sont tels qu’il devient plus facile et rentable de changer des ensembles ou des sous ensembles là ou il y a de la marge car fabriqués dans des pays où la MO est bon marché (rappelez-vous d’un film « Mille millions de dollars » où toute cette mécanique était parfaitement expliquée).
Bien sur, la note finale a pris beaucoup d’embonpoint et c’est le client qui paye très cher.
En contrepartie, une voiture courante est capable est capable de 200 000km sans grosse avarie, excepté certains Diesels qui ont du mal à dépasser les 120 000km car quand on souffle dans le biniou à 200 BAR (

) le moindre micro grain de sable engendre des catastrophes.
Une autre chose perceptible de toutes ces évolutions, c’est que les révisions s’espacent (à part les courroies de distribution, où la encore on fait payer au client final l’économie de construction (c’est un peu moins cher qu’une chaine ou une cascade de pignons) au détriment de la longévité et donc du remplacement périodique). Chez certains constructeurs ils avaient prévu les révisions tous les 30 000km mais ils sont revenus en arrière car ils vendaient une voiture et ne revoyaient jamais le client.
Il est indéniable que malgré les quelques MIL’s perturbants, je le reconnais, les voitures sont beaucoup plus fiables qu’il a 20 ans avec relativement peu de casse mécanique et que même si les consommations conventionnelles sont très optimistes on a quand même divisé par 2 les consommations.
Cela fait quand même beaucoup de raisons en faveur de l’électronique, il me semble préférable de lutter contre des formes de commerce chargeant exagérément le client final que contre l’électronique.
Ai-je répondu mon cher BAR ?
Cordialement.
Remarquable , cette analyse est vraiment remarquable.
Entre prix sans rapport avec cout de fabrication , suivi de la "philosophie de compétence et de facturation " des anciens mécanos perdus par l'electronique et les electroniciens incapables de faire fonctionner ce qui est mecanique , nous touchons là à mon sens le vrai fond du vrai problème . Si en plus nous rajoutons une pincée de délire commercial des constructeurs , d'ailleurs validé par les acheteurs , qui veulent nous fourguer des phares qui s'allument quand il fait nuit et autre conn..... du même genre , alors nous touchons au sublime !!!
Bon tout ça pour dire que l'electronique lorsqu'elle remplace un jeu de rupteur et fait fonctionner le bousin sans soucis ... je suis 120% favorable ; par contre quand on veut me vendre un merdier qui cafouille en permanence et que personne n'est capable de réparer ou simplement de comprendre là je suis radicalement contre !
Quand je vous entends évoquer les voyants qui s'allument et autres plaisanteries pour lesquelles il faut passer des mois avant de comprendre le comment du pourquoi pour au final dire "ben c'est pas grave .... on laisse tout comme ca " là franchement je crois que ce serait au dessus de mes modestes facultés et que je ne supporterais pas .
Par contre le seul point sur lequel j'émettrais un bémol sérieux serais la prétendue fiabilité accrue des modeles récents .... là je suis simplement conviancu du contraire . Dire que les consommations ont diminuées d'accord , que les performances ont augmentées toujours d'accord , par contre que la fiabilité a augmenté .... là je m'inscris en faux . A titre d'exemple je citerais les bien connues Mercedes des années 80 ; les 4 ou 5 cylindres diesels faisaient tranquillement un million de kms , certains 1.5 ou 2 millions voires plus . Leur consommation était certe plus importantes qu'actuellement et leur performances en retrait ... par contre leur prix de revient en entretien était dérisoire et leur longévité exceptionnelle . Si on cumule longévité et cout d'entretien on est largement gagnant par rapport aux pertes induites par une consommation accrue .
Il en est exactement de même avec ce que je connais des moteurs industriels utilisés en agriculture . J'utilise depuis largement plus de 30 ans des moteurs de grande marque qui ne demandent aucune maintenance si ce n'est l'entretien normal que n'importe qui est capable d'effectuer . L'équivalent moderne de ces moteurs doit obligatoirement etre suivi en maintenance par un réseau et leur durée de vie est dérisoire en comparaison .
En terme de cout et de facilité d'utilisation on passe de quelque chose qui marche tout le temps et qui ne coute rien a part les consommables a un modernisme qui oblige a recourir et donc a payer et faire vivre un réseau : où se situe l'avantage pour un utilisateur ????
En fait je pense que le monde industriel et commercial est parvenu en quelques années à faire accepter à la clientèle un ensemble de choses simplement innacceptables si l'on se place dans l'optique de l'intéret du client .
Je m'explique : de la même manière que le prix n'a plus de lien avec le cout de fa brication , la "philosophie produit" n'a que peu de lien avec le désir ou le souhait du client : Le client souhaite un produit fiable et donc peu cher d'entretien , le réseau souhaite un produit cher et peu fiable pour gagner de l'argent ......devinez qui a gagné !!!
La création de besoin , la mode , la publicité d'un coté , l'absence totale de réaction des consommateurs de l'autre ont construit ce type de produits , tout le monde trouve cela trés acceptable , tout va donc pour le mieux .... sauf que moi , par choix conscient et assumé , je roule avec un Tourer de 1986 qui me convient fort bien , et si , par extraordinaire j'en venais a envisager de changer je crois que je continuerais par une autre vieillerie tout aussi respectable
